lundi 23 février 2015



Il neige dans leurs têtes ...

Franc Laplante
2015-02-23

Note supplémentaire du 24 mars 2015
Depuis la publication originale de mon texte, quelques articles dans différents média ont annoncé, prévisiblement, que 2014 avait été l'année la plus chaude enregistrée en plus d'un siècle et que janvier et février 2015 auraient étés les deuxièmes mois les plus chauds jamais enregistrés, même depuis la fin des années 1990. On cite la NASA comme source et on donne en référence une carte des températures enregistrées en surface (sol et surface des océans) pour les mois de janvier et février.

Je ferai une remarque , non pas par entêtement mais plutôt parce que je suis préoccupé par cette attitude de "garochage de certitudes", dans le genre "le débat est clos, seul les sceptiques inconscients incompétents et irresponsables peuvent encore nier l'évidence du Réchauffement Global". Je crois qu'il faut trouver le courage de présenter ses questionnements et ses commentaires contre le "terrorisme intellectuel" qu'on utilise pour faire taire toute dissension, méthode des plus inquiétantes en particulier quant on se réclame de la science.

Comme le fait remarquer André Pratte dans la Presse, présenter sans précautions les résultats d'un organisme particulier, même s'il s'agit de la NASA, pour une période si courte ne peut pas constituer un argument final, démontrant hors de tout doute une théorie aussi malmenée par les faits que l'a été le Réchauffement Global (rebaptisé en catastrophe "Changements Climatiques" en raison de la différence énorme entre les effets prévus par la théorie et les comportements climatiques constatés depuis 2000 en particulier). C'est la raison pour laquelle dans le présent bloque, je présente plus bas des résultats qui, bien que partiels encore, couvrent une grande période (450 000 ans) et permettent de mettre en perspective les variations actuelles et les causes qu'on propose. Je voudrais mentionner que ces résultats, couvrant l'Antartique, s'accordent à date avec d'autres relevés avec les même méthodes (O3) au Groendland dans les 2 dernières décennies.

Si on tient à considérer la question plus sérieusement, je suggérerais un article de FoxNews de 2010, retransmis par un "contre-média" qui pointe aussi vers des pistes alternatives, dont celle du Dr Dick Lindzen, PhD. climatologiste d'expérience du MIT, reconnu et crédible mais détesté par les partisans du GIEC / IPCC. Il me semble qu'un examen sérieux de la thèse des opposants fait partie d'une réflexion mesurée et utile. Je souligne aussi dans l'article de FoxNews, une carte provenant elle aussi de la NASA, mais dont on a peu entendu parler à ce moment (décembre 2010), qui montre des refroidissements marqués et assez généralisés sur le Globe pour cette période. Si on ajoute les mentions à propos des variations de couvert glaciaire pour l'Artique on comprend qu'il n'est pas évident de dégager des tendances claires et que les cas anecdotiques (certains glaciers, certains lacs, certains épisodes climatiques) doivent être considérés dans leur ensemble et surtout en regard de d'autres causes possibles que les GES, anthropiques ou pas.

Un autre texte que je suggère fortement de lire à ce sujet, L'Éloge du doute, un texte du Blog d'André Desrochers, PhD et professeur chercheur à l'Université Laval, expert de la modélisation et des écosystèmes. Ce qui me semble le plus important dans son propos, c'est sa remise en question de la compétence réelle du GIEC et de son processus, puis son refus d'admettre qu'il y a consensus sur les questions climatiques.

Je sais que je peux être sarcastique parfois, mais je tenterais d'excuser mon ton dans la mesure où il permettra peut-être de secouer l'apathie mentale ambiante, manipulée par l'un et l'autre. Si mon discours peut "ébranler la suffisance identitaire" d'une certaine pseudo-élite, sans compétence pertinente et mal informée de surcroît, je crois que mon manque occasionnel de courtoisie aura peut-être eu malgré tout un effet utile.



Je voulais écrire quelque chose sur la (dernière) réforme de l’éducation qui après plus d’une décennie d’application se trouve, très justement, critiquée. Pratiquement crucifiée, mais bon. J’y reviendrai. En attendant, même si je n’ai pas tout lu ce qu’ils ont pondu à ce sujet dernièrement, je ne peux que vous encourager à visiter « Pour une école libre » qui a toujours le commentaire meurtrier qui dégonfle régulièrement les « balounes » des négociants de diplômes et d’accréditations, métier en péril s’il en est.

Mais voilà, la démence urgente a ses exigences, un commentaire bien intentionné de MétéoMédia me fout en rogne profonde. On y explique le problème des autorités de Boston qui ne savent plus quoi faire avec la neige (sûrement causée par le réchauffement global …) et surtout avec les exigences bruyantes des environnementalistes qui refusent qu’on jette cette neige, sale et assassine, dans la mer, fragile et vulnérable. Sapristi, svp admettez que c’est du chamanisme déguisé et ne prétendez pas parler au nom de la science. Il y a des limites à tourner le dos à la logique tout en s’en réclamant.

Voici leurs arguments, tenez-vous bien :

a) Les contaminants (huiles, carburants, acides, bases et autres composés chimiques délavés, …) contenus dans la neige affecteraient irrémédiablement l’état de l’océan (voire de l’ensemble des océans de la planète puisqu’il ne s’agit que d’une grande Mare interconnecteé);

b) La salinité de l’océan pourrait être (irrémédiablement je suppose, pour qu’on fasse tout ce rafias …) affectée par l’introduction d’une « énorme » masse d’eau douce sous forme de neige;

c) L’océan pourrait être refroidi par l’ajout de neige … (eau gelée, je suppose qu’ils ont déduit ça tout seul).

« This is the gift that keeps on giving …! »

Afficher son ignorance de façon aussi déterminée dépasse ma compréhension. Je suis béat. Je fulmine, mais je suis béat.

Ai-je besoin de dire en quoi ces arguments ne sont pas pertinents (pour dire les choses avec le maximum de politesse dont je suis capable) ? J’ai l’impression d’insulter l’intelligence du lecteur en élaborant, mais je me dis que si MétéoMédia a jugé qu’il était « raisonnable » de faire écho à de telles inepties, il y a un besoin. Désolé pour les gens normaux, je vais procéder.

Gardons les choses simples, prenons une perspective minimale.

A ) Les contaminants

Si on considère la région de Boston, les conditions particulières de cet hiver demande des actions particulières. Jeter de la neige dans le port est inhabituel et risque de ne pas se répéter. 

Montréal, à titre d’exemple, a eu à faire face au fait qu’année après année le déversement de sa neige urbaine dans le fleuve pouvait finir par affecter celui-ci et, surtout, détruire des habitats aquatiques localement. Une question de volumes relatifs : la quantité de neige déversée en quelques mois, par période intense (tempêtes), qui va quand même générer en fondant un volume dix fois moins grand d’eau, vs le débit du fleuve à Montréal. Dans ce contexte, avant que les effets de dilution amènent quasi à rien les effets de concentration résiduelle, on peut générer des phénomènes locaux et transitoires indésirables. Bon, Montréal a posé un geste défendable en cherchant à gérer sa neige, récurrente et importante, de façon responsable.

Si Boston se retrouve, contrairement aux prédictions des gourous du Réchauffement, avec des précipitations de neige plus abondantes dans le prochain siècle, il sera toujours temps d’intervenir. En attendant, les effets des contaminants ajoutés par la neige dans la mer ne peuvent qu’être infimes et peut-être engendrer un problème temporaire pour des habitats fauniques dans le port (s’il en reste en santé raisonnable, ce qui est loin d’être clair : un port industriel, a un passé qui laisse des cicatrices majeures même si on a changé les pratiques depuis, mais ça reviendra si on continue dans la bonne voie).

Donc, l’effet des contaminants cet hiver à Boston, c’est de la foutaise. D’autre part, cet émoi est probablement causé par une grande ignorance de la nature des réseaux de ruissellements vers les cours d’eau. L’ensemble du territoire est continuellement lavé par les précipitations (pluie et neige) à longueur d’année. On a toutes les misères du monde à faire un traitement (très partiel) des eaux sanitaires (égouts) même dans les villes les mieux équipées (je suis sérieux), mais les eaux pluviales ne sont à peu près pas traitées dans l’ensemble du monde. Le seul filtre / traitement qui a une influence réelle sur ce qui arrivera à l’océan de toutes les eaux pluviales et de ruissellement en général, c’est l’ensemble des couverts végétaux et le sol lui-même, qui intercepte une quantité phénoménale de ce qui pourrait devenir un contaminant s’il se ramasse concentré dans un endroit. Les végétaux et le sol les recyclent en quantité astronomique : c’est la plus grande et la meilleure usine de traitement que nous ayons, celle qui nous donne les meilleurs résultats et de loin. Et des fois, je me dis que ça marche parce que, justement, nous n’y comprenons rien et qu’on ne s’en mêle pas… Enfin.


B) La salinité des océans serait affectée


Une image vaut mille mots. SVP, considérez la suivante provenant du World Ocean Atlas, reproduite par Wikipedia dans son article sur la salinité.



Les variations naturelles de salinité demandent des masses de matière soluble et des volumes d'eau gigantesques.  Prenez par exemple la contribution du fleuve saint-Laurent qui ajoute à l'océan 20% de l'eau douce produite sur la planète par les cycles athmosphériques.  Considérez aussi la contribution de la fonte des glaces artiques (ici illustrée en été pendant que la fonte antartique est stoppée parce que c'est l'hiver là-bas au même moment), immenses masses d'eau devenue douce par le gel.

La salinité moyenne dans les océans est estimée à 35 ppm, constituée de différents composées en solution dont le NaCl bien sûr en grande partie (contenu abondamment dans les fondants et déglaçants utilisés pour les chaussées l’hiver, donc abondant dans la neige déversée dans la mer à Boston), du magnésium, etc (vous verrez sur Wikipédia).

Deux choses notables.

La première, comment ces prétendus écologistes / environnementalistes peuvent-ils croire que la masse de neige qu’on déverse à Boston va influencer la salinité des océans ? Ça me dépasse. Un simple calcul mental permet de voir que les volumes ne se comparent pas. Il serait même impossible de détecter une variation de la salinité de l’eau du port de Boston due à des déversements de neige. Le port de Boston n’est même pas une larme dans l’Océan Atlantique. CQFD

Deux, il y a des variations naturelles de la salinité, bien représentées sur la figure ci-haut. Il s’agit de phénomènes impliquant des masses gigantesques d’eau et de matière soluble qui arrivent à un régime relativement stable (concentration localisée relativement stable pour une période donnée) dans chaque région où il est suivi. On note des concentrations plus faibles à l’embouchure des grands fleuves, évidemment, de même que des concentration faibles ou fortes qui pourraient être expliquées par les courants marins (qui sont tridimensionnels n’oubliez pas) et leurs fluctuations. Un sujet passionnant, vaste et largement ouvert pour la recherche. Les écolos de Boston n’ont pas une "vague" (Ha! Ha!) idée de quoi ils parlent.

En passant, notez la contribution constante (depuis des lunes) des masses de glace polaire qui par leur cycles d’accumulation (gel de l’eau de mer mais aussi contribution de l’air sous forme de neige et de condensat) et de dégel créent des zones de faible salinité, depuis que les humains ont mémoire. So much pour la catastrophe annoncée de la fonte des glaces des pôles, c’est un phénomène normal et millénaire. La fin du dernier âge glaciaire (env. 10 000 ans passées) a surement eu des effets titanesques sur la salinité et, bof, on est encore là.

Vous ne me pardonnerez sans doute pas l’inclusion des 2 figures qui suivent, qui donnent non seulement une idée de ce qu’on connait des âges glaciaires récurrents qu’aurait connus la terre, si on considère les mesures disponibles, mais aussi des variations cycliques de températures et (oh! Joie) des concentrations de CO2.

 Le réchauffement médiéval (autour de l’an 1000 de notre ère), honni par les gens de l’IPCC/GIEC parce qu’il fout en l’air leurs modèles et leurs mantras, est un épisode banal et blême comparé aux variations causées par ces cycles de glaciation. Évidemment, en voyant de telles données, le quidam moyen ne pourrait plus croire que les activités humaines causent les quelques aléas climatiques à la hausse (0,5 deg C, …peut-être) que nous avons constatés du milieu des années ’90 jusque vers 2005. Ça s’est stabilisé depuis, certains disent que ça se refroidit et à une très grande échelle se serait normal. 

Car on oublie toujours de  mentionner dans ces discussions que le système solaire (toutes planètes incluses, dont la terre) est en processus, inéluctable, de refroidissement. L'apport géothermique (volume terrestre en fusion sous une mince croute solidifiée et relativement froide, percée occasionnelement par l'activité volcanique) est en décroissance lui aussi inévitablement et l'avenir est froid qu'on le veuille ou non. 

Autrement dit, même si les Réchauffistes avaient raison, le trappage énergétique accru qui serait causé par les GES ne ferait qu'étaler sans retarder vraiment le refroidissesment éventuel.  Ce que j'essaie de dire c'est qu'il est impossible, à l'échelle planétaire (millions d'années), que nous causions un réchauffement croissant impossible à arrêter (un emballement de la machine climatique).  On ne peut pas sauver la planète, elle en a vu d'autres et en verra d'autres, nous ne sommes pas de taille dans ce jeu.  Au pire, s'il y a une influence humaine sur le climat récent, il ne causera qu'un sursaut, un adoucissement très temporaire de la pente descendante de la température de la Terre. 

Si on pouvait faire un zoom out sur les graphiques de températures présentés ci-dessous, passant de 450 000 ans à 4,5 millions d'années, on trouverait une courbe (exponentielle normalement) descendante et la partie présentée ici, avec ces dents de scie, ne constituerait qu'une suite de variation cycliques (harmoniques de systèmes) autour d'une tendance descendante imperceptible sur cet intervalle.

 Évidemment, l’IPCC, Radio-Canada et Barak Obama nous proclament annuellement, habituellement un peu après les fêtes, que l’année qui vient de se terminer a été la plus chaude jamais enregistrée (ce qui ne veut rien dire étant donné qu'on commence à peine à avoir des données potables sur le climat).  D'ailleurs, je voudrais bien savoir où. Au Canada, on a eu le maximun de neige au sol en 2008, le maximum de degré-jours de froid en 2014, mais rien n’y fait on nous sert le même refrain.  


Dans le graphe des températures, on peut noter à la fin, dans la période entre 50000 ans passés et notre époque (0) le creux de température qui correspond à la glaciation d'il y a 10 000ans.  On peut aussi noter que les températures actuelles sont loin des maximums connus dans le passé.  Quand au niveau de CO2, il a commencé à croitre, selon le cycle opérant dans le passé, dès après la glaciation d'il y a 10 000 ans, bien avant que les activités humaines puissent être mises en cause.


Il peut être intéressant de situer le volume de glace Artique d'il y 1000 ans (réchauffement médiéval, an 1000, colonisation du Groenland par les Vikings), qui bien qu'assez faible pour avoir permis des explorations (par la Chine entre autre) dans les eaux artiques, était plus élevé que les minimum historiques.  Le volume de glace actuel, qui inquiéte les partisants du Réchauffement Global, est encore plus élévé que celui d'il y a 1000 ans et les prédictions de sa disparition totale ne se confirment toujours pas.  Le volume de glace dans l'Antartique (illustré ici) est en croissance, ce qui serait inévitable et causé par des cycles naturels à très long terme, peu importe les mesures que nous prendrons comme collectivité. 
De toute façon ce qui est clair c’est que les activités humaines, toutes aussi condamnables et peu écologiques qu’elles soient, ne peuvent causer les variations, quand même subtiles, que nous avons connues à l’échelle planétaire. En faire une théorie et annoncer l’Apocalypse, c’est du délire. On devrait éloigner ces gens là des facultés de science au plus vite. Enfin.

C) L’ajout de neige va refroidir l’océan


 Là, j’avoue que je ne suis plus capable. Est-ce que j’ai besoin de commenter. Non. Bien sûr.

Si vous avez passé vos maths de 4ième année vous pouvez évaluer dans votre tête la différence des volumes impliqués. Notez que l’eau salée du port doit être autour de 4 deg C. La neige est à 0 deg. C et, comme je l’ai dit, elle va générer un volume d’eau dix fois plus petit que le volume de neige déchargé dans le port. Évaluez le volume d’eau dans le port (qui change d’ailleurs pratiquement entièrement avec chaque marée), celui des camions qui vont décharger durant l’intervalle d’une marée. Comment peut-on …

 Enfin. J’arrête ici.

Si ces gens-là, et ceux qui retransmettent leurs propos, ne sont pas en train de détruire entièrement leur crédibilité, je ne sais pas ce qui pourrait le faire. C’est la renonciation à la rigueur et à la rationalité. On est loin de la science, ce n’est même pas une question.

SVP réfléchissez. C’est plus important que de faire son jogging quotidien, … pour l’avenir de l’humanité.


Franc