vendredi 28 novembre 2014

Second Regard – Entrevue avec le Père Benoit Lacroix, centenaire

Alain Crevier, c’est tout un numéro. Ce gars là est un fondamentaliste qui s’ignore. Intransigeant et totalitaire dans sa pensée relativiste absolue (ce que je me marre …!), tout ce qui affronte ses convictions profondes est attaqué sans merci. C’est un croisé fanatique de la mise à mort du christianisme, du moins d’un certain christianisme tel qu’il le conçoit. Ce christianisme doit disparaître et il fera tout, même être diplomate, modéré et patient, pour qu’il s’écroule dans un bruit de fracas.

Alain Crevier hait, d’abord, et c’est ce qui le motive.

Pourtant, parfois, il hésite, cherche. Il se demande, je pense, ce qui pourra remplacer l’objet de sa hargne. Que faire lorsque sa Némésis agonise ? Mais voilà, alors que tout semble montrer qu’on en a fini à tout jamais avec le Jésus de l’Évangile, avec les parfums d’encens et les soutanes, on trouve toujours un ilot de résistance qu’on se presse de détruire pour trouver qu’il n’est qu’un avant poste de quelque chose de plus gros que prévu qui a la fort mauvaise habitude de persister. Jusques à quand ? C’est à désespérer.

Alors, ses paroles sont plus marquées, plus appuyées. Il insiste : « Vous ne voulez quand même pas dire que …! ». Il tape du pied : « Admettez que c’est fini! Admettez que le christianisme a rendu son dernier souffle ! »

Le pape François. Ce qu’il en retiendra, comme toute la clique de la SRC, c’est qu’il a presque dit que l’homosexualité, c’est cool, que la famille ne sera jamais plus (jamais, jamais) ce qu’elle a été (pendant au moins 6 millénaires …). Il retiendra l’amour, celui qui va toujours dire que c’est correct, que tout est beau, que tout le monde est fin et surtout que la croix de Jésus ne servait à rien dans le fond. Voilà. Détruire l’œuvre, unique solution, irremplaçable et nécessaire, du Christ par sa croix. La rayer de la conscience collective, la rendre caduque.

Il aura beau avoir toute la furie d’un croisé, il n’est pas de taille, il ne suscite même pas une ondulation sur l’océan du plan de Dieu. Il le sait, mais il ne veut pas le savoir.

Pourquoi parler de Benoit Lacroix ?

Parce que ça permet de montrer un catholicisme quasi-repentant, loin des certitudes, ouvert à n’importe quoi pourvu qu’on puisse lui coller l’épithète « amour ». Un amour fourre-tout, relativement confortable, qui contredit en fait le fondement du christianisme, la croix de Christ, seul chemin, seule Vérité, seule solution.

C’était plus dérangeant avec Frédéric Lenoir. Ce philosophe à la mode allait jusqu’à prétendre que le christianisme est le fondement réel de la pensée démocratique moderne (celle qui contrairement aux grecs admet que tout homme et toute femme a droit de parole et de vote en collectivité et le droit et la responsabilité de gérer sa propre vie), encore plus que Les Lumières à la réputation surfaite. Sans Jésus, tous les totalitarismes sont possibles et se manifestent. Avec Lui, une collectivité se transforme, une personne à la fois. Rien n’affecte positivement l’homme autant que l’Évangile, et pourtant l’ivraie poussera à travers le bon grain. Mais, pensez, un Jésus pertinent, branché sur le réel contemporain, c’est extrêmement dangereux. Car on pourrait avoir la tentation de lire ce qu’Il a enseigné et surtout ce qu’Il a dit de lui-même. Et c’est là que tout déraille, du moins pour Alain Crevier. Jésus se présente comme seul Sauveur, seule Porte, seule Parole, seul Chemin, seule Vérité.

Intolérable.

Voilà donc pourquoi Alain Crevier est d’abord, avant tout, intolérant.

Bienvenue à Second Regard, l’émission où on vous conduit, de gré ou de force, loin du Salut en Jésus.

mercredi 12 novembre 2014

 Michel Patoine, valoriste


http://www.lapresse.ca/videos/actualites/201410/30/46-1-quand-les-bouteilles-te-sortent-de-la-rue.php/3591f27c32674393bcd7407ba9f5ecbc

Des coupures partout, 13$ pour 8hrs de travail, l’aspect écologique, « mendier est bon pour l’âme », vaincre ma timidité

Got the point ?

Voilà le thermomètre. Voilà ce qui permet à un gouvernement de dire qu’il a fait son travail et utilisé les sommes (faramineuses) que nous lui versons annuellement de façon utile, juste raisonnable. Voilà ce qui permet de dire qu’une société progresse, pour le vrai.

Je veux dire, le jour où Michel Patoine obtient un salaire décent et des outils de travail adéquat, les québécois ont gagné la partie. Tant qu’il se balade avec un vieux « bycik » à ramasser dans la quasi-clandestinité (et l’indifférence manifeste) nos « erreurs » derrière nous, s’interrogeant sur sa place parmi nous, ne réclamant pas vraiment sa part (LÉGITIME) des bénéfices orgiaques produits par notre société, nous sommes des nuls. Des épais. Des moins que rien.

Capisce !

C’est un prophète. Chacun de ses pas dans la nuit nous accuse. Avec raison.

Il pense qu’il a un problème, il se cherche. Honte sur nous. C’est nous le problème. Et merci à Audrey Ruel-Manseau et Bénédicte Millaud pour leur intégrité, leur sens de la justice et de la responsabilité journalistique.

Pourquoi Michel est-il si important ?

Premièrement, nous vivons dans une société/territoire où on n’a qu’à faire des maths simples pour réaliser que collectivement nous avons largement les moyens pour que tout le monde vive plus que décemment en assumant sa part équitable (et adaptée aux capacités de l’individu) de la charge collective de travail RÉÉL pour faire rouler notre machine. Pour y arriver, d’une part, il faudrait faire un examen « juste un peu raisonnable » de nos façons de faire afin d’éliminer les « fausses jobs », qui sont du BS de luxe déguisé, les « fausses exigences », qui nous font pelleter des nuages et faire la danse de Saint-Guy comme des cons, et les « fausses légitimités » qui permettent à des profiteurs (parfois inconscients de leur responsabilité dans l’exploitation des masses) d’encaisser une part du magot qui est en fait … du vol. Aussi, juste remettre en question certaines pratiques vues comme nécessaires et pertinentes alors qu’elles sont inutiles et taxantes. Un grand ménage fonctionnel, en somme, que nous devons faire au nom de la (vraie) justice sociale.

Deuxièmement, et là je suis dangereux, il faut comprendre que la vraie économie n’a rien à voir avec l’argent (monnaie) et la valeur qu’on lui accorde (béatement). Mon point c’est que si demain matin le TSX ou le Dow Jones s’écroulent ou qu’une bulle immobilière ou techno éclate (pour prendre le jargon des économistes), ça ne dérange rien ni personne en réalité. Le problème c’est qu’on accepte de paniquer, essentiellement. Alors, on augmente nos prix, on coupe notre personnel, les banques rappellent les marges de crédits et les prêts, les entreprises déclarent faillite, et du fait du manque de liquidité, les commerces deviennent déserts pendant que les garde-manger sont vides et qu’on vous coupe le chauffage. Crise financière. Alors je dis, au diable la finance, je me fous de leur états d’âme !!

Comment puis-je dire une telle chose ?

Pensez-y bien. Si une telle crise survient et qu’Hydro (qui est censé vous appartenir …) vous coupe le chauffage, est-ce que leurs barrages et leur réseau a soudainement perdu la capacité de desservir votre demeure? Si votre garde-manger se vide, est-ce que les boulangeries du pays ont été détruites, leur équipement est-il en panne ou disparu, le blé arrête-t-il de pousser dans les champs où a-t-il disparu des silos du Port de Montréal ou de Thunder Bay ? Tout est là, il ne manque que « l’argent » (un chiffre dans un ficher d’ordinateur pour 85% de la masse monétaire) pour alimenter les chaines de production, supporter les frais de fonctionnement, car les infrastructures et la capacité de production (VOUS!) demeurent. Comment peut-on étouffer aussi facilement notre machine sociale, la priver de l’air nécessaire à son fonctionnement ? Tout simplement en fermant les robinets des liquidités monétaires et en dévalorisant (arbitrairement) la valeur du capital, des garanties. Ce jeu est vieux comme le monde. Étudiez l’histoire de la Gaspésie, c’est « illuminant » pour le moins (les Robin et Lebouthillier).

Autrement dit, si au lendemain de la « proclamation d’une crise financière » tout le monde se levait le matin et fournissait le même travail en sachant qu’il obtiendra/conservera les nécessité premières (domicile et nourriture), la crise n’existerait tout simplement pas. Et je peux vous assurer que notre société a les moyens techniques (les seuls qui comptent) pour fournir les nécessités premières à tous les québécois. Rien n’empêche dans les faits d’ignorer une crise financière … !

Là où ca va ruer dans les brancards c’est dans les bureaux de la finance. Vous savez ces gens qui monnayent VOTRE CAPACITÉ DE TRAVAIL et VOS INFRASTRUCTURES de production pour en faire un profit, absolument théorique et arbitraire. C’est la danse de la pluie réhabilité. On transige en invoquant les dieux de la finance, en leur versant des holocaustes et en espérant obtenir leur faveur. Quelle idiotie ! Que nous sommes cons !  À ce sujet lire


Pendant ce temps là, Michel Patoine ne se comprends pas, il erre parce qu’il a la forte impression (c’est ce qu’on lui communique collectivement) qu’il ne comprend pas le monde et qu’il ne s’y adapte pas. La vérité, c’est qu’il a raison : ce monde est incompréhensible, absurde et scandaleux. Il ne comprend pas parce qu’il n’y a rien à comprendre, nous sommes idiots. Mais nous passons dans nos BMW en lui disant du regard qu’il n’est qu’un raté qu’on tolère. Nous sommes fous. Nous sommes coupables.

Que puis-je souhaiter à Michel ? Que puis-je nous souhaiter ?

Je souhaite que nous sortions de notre psychose collective et que nous prenions la réalité à bras le corps, résolument, pour le simple amour du bon sens.