mercredi 12 novembre 2014

 Michel Patoine, valoriste


http://www.lapresse.ca/videos/actualites/201410/30/46-1-quand-les-bouteilles-te-sortent-de-la-rue.php/3591f27c32674393bcd7407ba9f5ecbc

Des coupures partout, 13$ pour 8hrs de travail, l’aspect écologique, « mendier est bon pour l’âme », vaincre ma timidité

Got the point ?

Voilà le thermomètre. Voilà ce qui permet à un gouvernement de dire qu’il a fait son travail et utilisé les sommes (faramineuses) que nous lui versons annuellement de façon utile, juste raisonnable. Voilà ce qui permet de dire qu’une société progresse, pour le vrai.

Je veux dire, le jour où Michel Patoine obtient un salaire décent et des outils de travail adéquat, les québécois ont gagné la partie. Tant qu’il se balade avec un vieux « bycik » à ramasser dans la quasi-clandestinité (et l’indifférence manifeste) nos « erreurs » derrière nous, s’interrogeant sur sa place parmi nous, ne réclamant pas vraiment sa part (LÉGITIME) des bénéfices orgiaques produits par notre société, nous sommes des nuls. Des épais. Des moins que rien.

Capisce !

C’est un prophète. Chacun de ses pas dans la nuit nous accuse. Avec raison.

Il pense qu’il a un problème, il se cherche. Honte sur nous. C’est nous le problème. Et merci à Audrey Ruel-Manseau et Bénédicte Millaud pour leur intégrité, leur sens de la justice et de la responsabilité journalistique.

Pourquoi Michel est-il si important ?

Premièrement, nous vivons dans une société/territoire où on n’a qu’à faire des maths simples pour réaliser que collectivement nous avons largement les moyens pour que tout le monde vive plus que décemment en assumant sa part équitable (et adaptée aux capacités de l’individu) de la charge collective de travail RÉÉL pour faire rouler notre machine. Pour y arriver, d’une part, il faudrait faire un examen « juste un peu raisonnable » de nos façons de faire afin d’éliminer les « fausses jobs », qui sont du BS de luxe déguisé, les « fausses exigences », qui nous font pelleter des nuages et faire la danse de Saint-Guy comme des cons, et les « fausses légitimités » qui permettent à des profiteurs (parfois inconscients de leur responsabilité dans l’exploitation des masses) d’encaisser une part du magot qui est en fait … du vol. Aussi, juste remettre en question certaines pratiques vues comme nécessaires et pertinentes alors qu’elles sont inutiles et taxantes. Un grand ménage fonctionnel, en somme, que nous devons faire au nom de la (vraie) justice sociale.

Deuxièmement, et là je suis dangereux, il faut comprendre que la vraie économie n’a rien à voir avec l’argent (monnaie) et la valeur qu’on lui accorde (béatement). Mon point c’est que si demain matin le TSX ou le Dow Jones s’écroulent ou qu’une bulle immobilière ou techno éclate (pour prendre le jargon des économistes), ça ne dérange rien ni personne en réalité. Le problème c’est qu’on accepte de paniquer, essentiellement. Alors, on augmente nos prix, on coupe notre personnel, les banques rappellent les marges de crédits et les prêts, les entreprises déclarent faillite, et du fait du manque de liquidité, les commerces deviennent déserts pendant que les garde-manger sont vides et qu’on vous coupe le chauffage. Crise financière. Alors je dis, au diable la finance, je me fous de leur états d’âme !!

Comment puis-je dire une telle chose ?

Pensez-y bien. Si une telle crise survient et qu’Hydro (qui est censé vous appartenir …) vous coupe le chauffage, est-ce que leurs barrages et leur réseau a soudainement perdu la capacité de desservir votre demeure? Si votre garde-manger se vide, est-ce que les boulangeries du pays ont été détruites, leur équipement est-il en panne ou disparu, le blé arrête-t-il de pousser dans les champs où a-t-il disparu des silos du Port de Montréal ou de Thunder Bay ? Tout est là, il ne manque que « l’argent » (un chiffre dans un ficher d’ordinateur pour 85% de la masse monétaire) pour alimenter les chaines de production, supporter les frais de fonctionnement, car les infrastructures et la capacité de production (VOUS!) demeurent. Comment peut-on étouffer aussi facilement notre machine sociale, la priver de l’air nécessaire à son fonctionnement ? Tout simplement en fermant les robinets des liquidités monétaires et en dévalorisant (arbitrairement) la valeur du capital, des garanties. Ce jeu est vieux comme le monde. Étudiez l’histoire de la Gaspésie, c’est « illuminant » pour le moins (les Robin et Lebouthillier).

Autrement dit, si au lendemain de la « proclamation d’une crise financière » tout le monde se levait le matin et fournissait le même travail en sachant qu’il obtiendra/conservera les nécessité premières (domicile et nourriture), la crise n’existerait tout simplement pas. Et je peux vous assurer que notre société a les moyens techniques (les seuls qui comptent) pour fournir les nécessités premières à tous les québécois. Rien n’empêche dans les faits d’ignorer une crise financière … !

Là où ca va ruer dans les brancards c’est dans les bureaux de la finance. Vous savez ces gens qui monnayent VOTRE CAPACITÉ DE TRAVAIL et VOS INFRASTRUCTURES de production pour en faire un profit, absolument théorique et arbitraire. C’est la danse de la pluie réhabilité. On transige en invoquant les dieux de la finance, en leur versant des holocaustes et en espérant obtenir leur faveur. Quelle idiotie ! Que nous sommes cons !  À ce sujet lire


Pendant ce temps là, Michel Patoine ne se comprends pas, il erre parce qu’il a la forte impression (c’est ce qu’on lui communique collectivement) qu’il ne comprend pas le monde et qu’il ne s’y adapte pas. La vérité, c’est qu’il a raison : ce monde est incompréhensible, absurde et scandaleux. Il ne comprend pas parce qu’il n’y a rien à comprendre, nous sommes idiots. Mais nous passons dans nos BMW en lui disant du regard qu’il n’est qu’un raté qu’on tolère. Nous sommes fous. Nous sommes coupables.

Que puis-je souhaiter à Michel ? Que puis-je nous souhaiter ?

Je souhaite que nous sortions de notre psychose collective et que nous prenions la réalité à bras le corps, résolument, pour le simple amour du bon sens.









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